Photo Dan Diffendale Monument base and choregic monument, Ikaria The Sanctuary of Dionysos in the Attic deme of Ikaria/Ikarion. (CC BY-NC-SA 2.0)
Naissance à Tripodiskos, située non loin de Mégare,
Susarion est né dans un village nommé Tripodiskos, située non loin de Mégare, Pausanias nous en rapporte l'origine :
"[7] Le tombeau de Coroebus est une des curiosités de Mégare ; je rapporterai ici ce que les poètes ont dit de ce héros, quoiqu'il ne soit pas moins célèbre parmi les Argiens. Sous le règne de Crotopus roi d'Argos, Psamathé sa fille accoucha d'un fils qu'elle avait eu d'Apollon ; et pour cacher sa faute à son père qu'elle craignait, elle exposa cet enfant. Le malheur voulut que les chiens des troupeaux du roi ayant trouvé cet enfant le dévorassent. Apollon irrité suscita contre les Argiens le monstre Poené, monstre vengeur qui arrachait les enfants du sein de leurs mères et les dévorait. On dit que Coroebus touché du malheur des Argiens tua ce monstre ; mais la colère du dieu n'ayant fait qu'augmenter, et une peste cruelle désolant la ville d'Argos, Coroebus se transporta à Delphes pour expier le crime qu'il avait commis en tuant le monstre.
[8] La Pythie lui défendit de retourner à Argos, et lui dit de prendre dans le temple un trépied, et qu'à l'endroit où ce trépied lui échapperait des mains, il eût à bâtir un temple à Apollon, et à y fixer lui-même sa demeure. Coroebus s'étant mis en chemin, quand il fut au mont Géranien, il sentit tomber son trépied, et là il bâtit un temple à Apollon avec un village qui de cette particularité se nomme le Tripodisque. Son tombeau est dans la place publique de Mégare ; une inscription en vers élégiaques contient l'aventure de Psamathé et celle de Corcebus : pour lui il est représenté tuant le monstre ; et de toutes les statues de pierre que j'ai vues en Grèce, je crois que celles de ce tombeau sont les plus anciennes."
Pausanias - Periegesis - Livre I
Sur l'emplacement exact de Tripodiskos
LXX. - A ce moment, le Lacédémonien Brasidas fils de Tellis se trouvait aux environs de Sikyônè et de Corinthe, occupé à faire des préparatifs pour une expédition en Thrace. A la nouvelle de la prise des murs, craignant pour les Péloponnésiens de Nisaea et pour Mégare, il fit passer l'ordre aux Béotiens de venir en toute hâte se joindre à lui à Tripodôskos, village de la Mégaride au pied du mont Géraneia. Il s'y porta en personne avec deux mille sept cents hoplites de Corinthe, quatre cents Phleiasiens, six cents de Sikyonè, sans compter des hommes qu'il avait déjà rassemblés. Il pensait arriver à temps pour s'emparer de Nisaea. Mais, parti de nuit pour gagner Tripodiskos, il apprit que la ville était tombée aux mains de l'ennemi.
THUCYDIDE - HISTOIRE DE LA GUERRE DU PÉLOPONNÈSE - LIVRE QUATRIÈME
Dans son ouvrage "Travels in northern Greece" publié en 1835, William Martin Leake remarque les vestiges d'une ancienne ville au pied du Mont Géraneia
"En accord (avec le texte de Thucydide), au pied du Mont Géraneia sur la route de Platée vers l'Isthme, quatre ou cinq miles au nord-ouest de Mégara, j'avais remarqué lors de mon précédant voyage, passant par cette route de Mégare à Corinthe , les vestiges évidents d'une ancienne ville."
William Martin Leake /Travels in northern Greece - 1835 London- Vol II - chap. XVII - MEGARIS - p.409
Susarion s'installe dans le dème d'Ikarion
Vue à 360° de l'ancien théâtre de Dionysos lors d'un concert de nos jours.
Photo Dan Diffendale Monument base and choregic monument, Ikaria The Sanctuary of Dionysos in the Attic deme of Ikaria/Ikarion. (CC BY-NC-SA 2.0).
Vue aérienne de l'ancien théâtre de Dionysos à Ikarion
Susarion s'installa dans le dème d'Ikarion, là même où le culte de Dionysos fut introduit en Attique et lieu de Naissance de Thespis et plus tard de Magnès. Il fut le créateur des Chœurs de comédies introduis à Athènes par les Ikariens.
Qu'est-ce qui poussa Susarion à s'installer à Ikarion? Une révolution démocratique se produisit à Mégare, de forme radicale, un autre Mégarien en exil, l'aristocrate Théognis semble en avoir gardé une amertume. C'est sous ce régime que serait né selon les Mégariens la comédie chez eux. Ou bien est-ce qu'Ikarion etait le lieu où il fallait être, car c'est là que les innovations avaient lieu? Les auteurs antiques ne nous le disent pas; nous reste donc les suppositions.
Notons une certaine similitude entre ces deux lieux (Tripodiskos & Ikarion) situés tous deux non loin de leur métropole, possédant chacun un temple dédié à Apollon.
Qu'est-ce qui poussa Susarion à s'installer à Ikarion? Une révolution démocratique se produisit à Mégare, de forme radicale, un autre Mégarien en exil, l'aristocrate Théognis semble en avoir gardé une amertume. C'est sous ce régime que serait né selon les Mégariens la comédie chez eux. Ou bien est-ce qu'Ikarion etait le lieu où il fallait être, car c'est là que les innovations avaient lieu? Les auteurs antiques ne nous le disent pas; nous reste donc les suppositions.
Notons une certaine similitude entre ces deux lieux (Tripodiskos & Ikarion) situés tous deux non loin de leur métropole, possédant chacun un temple dédié à Apollon.
Le marbre du Pentélique
Ikarion était située sur les pentes du mont Pentélique non loin des carrières d'où l'on extrayait le marbre utilisé pour les constructions de l'Acropole d'Athènes ( Parthénon etc;) et qui est toujours utilisé de nos jours pour la restauration en cours.
Avant 1887, l'emplacement du dème d'Ikarion, le légendaire site de l'arrivée de Dionysos en Attique, lié aux débuts de la tragédie et de la comédie attique était inconnu.
En mai de cette année-là, un savant allemand Arthur Milchhôfer, marchant de Marathon à Kephissia, remarqua une église en ruine dans une vallée, sur le versant nord du mont Pentélique.
Cette église contenait dans ses murs d'anciens blocs de marbre, ainsi que des dédicaces à Dionysos, ceci ainsi que le nom moderne de la ville" Dionysos" amena Arthur Milchhôfer à conclure que c'était là les traces de l'ancienne Ikarion.
De retour en allemagne il partagea sa théorie avec Ernst Curtius qui avait été son directeur de doctorat, et qui fut l'instigateur des fouilles entreprises à Olympie par l'empire allemand et auxquelles Milchhôfer participa.
En mai de cette année-là, un savant allemand Arthur Milchhôfer, marchant de Marathon à Kephissia, remarqua une église en ruine dans une vallée, sur le versant nord du mont Pentélique.
Cette église contenait dans ses murs d'anciens blocs de marbre, ainsi que des dédicaces à Dionysos, ceci ainsi que le nom moderne de la ville" Dionysos" amena Arthur Milchhôfer à conclure que c'était là les traces de l'ancienne Ikarion.
De retour en allemagne il partagea sa théorie avec Ernst Curtius qui avait été son directeur de doctorat, et qui fut l'instigateur des fouilles entreprises à Olympie par l'empire allemand et auxquelles Milchhôfer participa.
Augustus Merriam, nommé directeur de la toute jeune American School of Classical Studies at Athens en 1887/1888, visitant Berlin en juillet 1887 alors qu'il se rendait à Athènes pour prendre son poste, fut informé par Ernst Curtius de la théorie de Milchhôfer. En arrivant à Athènes, Merriam visita le site, décida de demander un permis pour entreprendre des fouilles.
Il confia ces fouilles à un élève de l'école, Carl Darling Buck, alors âgé de 21 ans. elles se déroulèrent du 30 janvier au 19mars, 1888 et du 13 novembre 1888 au 14 janvier 1889,
Il confia ces fouilles à un élève de l'école, Carl Darling Buck, alors âgé de 21 ans. elles se déroulèrent du 30 janvier au 19mars, 1888 et du 13 novembre 1888 au 14 janvier 1889,
A - Buck et Merriam l'ont identifié comme une dédicace chorégique se basant sur une inscription de victoire sur son architrave,
B & C - Euthynteria (ou euthyntérie: assise la plus élevée des fondations d'un bâtiment.), on ne connait leur destination
H - Temple d' Apollon Pythien
I - Autel
K - Cinq sièges en forme de trône
O - Théâtre
B & C - Euthynteria (ou euthyntérie: assise la plus élevée des fondations d'un bâtiment.), on ne connait leur destination
H - Temple d' Apollon Pythien
I - Autel
K - Cinq sièges en forme de trône
O - Théâtre
Stèle en marbre du Pentélique
Ci-dessus, stèle en marbre du Pentélique déterrée au cours des fouilles menées par l'école américaine en février 1888 et dirigées par Carl Darling Buck,. à Dionysos l'ancienne Ikarion. Découverte à vingt centimètres de profondeur, brisée en trois parties, formant le seuil entre le narthex (portique interne à l'entrée de certaines églises paléochrétiennes) et le corps principal de l'église byzantine.
Cette découverte évoqua dans les esprits des hommes sur le chantier de fouilles, une autre stèle (à gauche) découverte 49 ans plutôt, en 1839 dans l’enceinte d’une ferme aristocratique à De Vélanidéza en Attique, portant le nom du défunt gravé sur la base, à gauche « Ἀριστίονος » « d’Aristion », représenté en hoplite, une lance dans la main gauche portant la signature du sculpteur « ἔργον Ἀριστοκλέος », « œuvre d’Aristoclès » (IG I3 1256) qui se trouve aujourd'hui au Musée national archéologique d'Athènes.
Au centre, dessin de la Stèle d’Aristion découverte en 1839 réalisé par Dominique Papety (peintre marseillais, 12 août 1815 - 19 septembre 1849) qui restitua la polychromie de la stèle funéraire fortement atténuée de nos jours, ces traces de polychromie existaient-elles encore lorsque Papety la dessina ou bien est-ce une interprétation de l'artiste? Les conservateurs du Louvre, où ce dessin est conservé n'ont pas la réponse, On notera également une différence dans la forme du sommet de la stèle entre le dessin et l’œuvre existante aujourd'hui. A droite restitution moderne de la polychromie au Antikensammlung Staatliche Museen zu Berlin.
Cette découverte évoqua dans les esprits des hommes sur le chantier de fouilles, une autre stèle (à gauche) découverte 49 ans plutôt, en 1839 dans l’enceinte d’une ferme aristocratique à De Vélanidéza en Attique, portant le nom du défunt gravé sur la base, à gauche « Ἀριστίονος » « d’Aristion », représenté en hoplite, une lance dans la main gauche portant la signature du sculpteur « ἔργον Ἀριστοκλέος », « œuvre d’Aristoclès » (IG I3 1256) qui se trouve aujourd'hui au Musée national archéologique d'Athènes.
Au centre, dessin de la Stèle d’Aristion découverte en 1839 réalisé par Dominique Papety (peintre marseillais, 12 août 1815 - 19 septembre 1849) qui restitua la polychromie de la stèle funéraire fortement atténuée de nos jours, ces traces de polychromie existaient-elles encore lorsque Papety la dessina ou bien est-ce une interprétation de l'artiste? Les conservateurs du Louvre, où ce dessin est conservé n'ont pas la réponse, On notera également une différence dans la forme du sommet de la stèle entre le dessin et l’œuvre existante aujourd'hui. A droite restitution moderne de la polychromie au Antikensammlung Staatliche Museen zu Berlin.
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Décret honorifique en l'honneur d'un démarque
Décret honorifique (IG II2 1178) en l'honneur d'un démarque d'Ikarion datant de -360 env. , qui a permis d'identifier l'ancien dème d' Ikarion.
Κάλλιππος εἶπεν ἐψηφίσθαι Ἰκαριεῦσ-
ιν ἐπαινέσαι Νίκωνα τὸν δήμαρχον καὶ στεφανῶσαι κιττὸ στεφάνωι, καὶ ἀνειπ- εῖν τὸν κήρυκα ὅτι στεφανοῦσιν Ἰκαρι- εῖς Νίκωνα καὶ ὁ δῆμος ὁ Ἰκαριεῶν τὸν δ- ήμαρχον, ὅτι καλῶς καὶ δικαίως τῶι Διο- νύσωι τὴν ἑορτὴν ἐποίησεν καὶ τὸν ἀγῶ- να ἐπαινέσαι δὲ καὶ τοὺς χορηγὸς Ἐπικ- ράτην καὶ Πραξίαν καὶ στεφανῶσαι κιτ- τὸ στεφάνωι καὶ ἀνειπεῖν καθάπερ τὸν δήμαρχον |
« Kallipos a proposé. Qu'il soit voté par les Icariens de faire l'éloge de Nikon le démarque, de le couronner d'une couronne de lierre et de faire proclamer par le héraut que les icarieis couronnent Nikon et que le dème des Icariens couronne son démarque parce qu'il a organisé la fête et le concours en l'honneur de Dionysos de façon admirable et juste; et qu'il honore et couronne les chorèges Epikrates et Praxias avec une couronne de lierre et, comme le démarque, qu'ils fassent l'objet d'une proclamation. »
Traduction Silvia Milanezi
Traduction Silvia Milanezi
Statue de Dionysos découverte à Ikarion
Dionysos introduit la vigne en Attique à ikarion
Attic Red-figured Column Krater depicting Dionysos, the Wine God, c. 450-440 BC Ancient Greek Vase Gallery, National Archaeological Museum of Greece, Athens, Greece photo Gary Todd modifiée Ray Robin CC BY-NC-SA
§ 7. Erichthonius étant mort, on l'enterra dans l'enceinte du temple d'Athéna; il eut pour successeur Pandion, sous le règne duquel Cérès et Bacchus vinrent dans l'Attique. Kéléos reçut Cérès à Eleusis, et Dionysos fut reçu par Icarios, à qui il donna un .plant de vigne 16 et il lui enseigna l'art de faire le vin. Ikarios voulant communiquer aux hommes le présent qu'il avait reçu de ce dieu, alla vers quelques bergers, à qui il fit goûter cette boisson ; ceux-ci la trouvant agréable, en burent avec excès et sans eau, et se croyant empoisonnés, ils le tuèrent. Le lendemain, revenus dans leur bon sens, ils lui donnèrent la sépulture. Erigone sa fille s'étant mise à le chercher, une chienne nommée Mæra, qui avait coutume de suivre Ikarios, lui fit trouver son corps; et après l'avoir pleuré, Erigone se pendit.
Les Dionysiaques de Nonnos de Panopolis et la mort d'Ikarios
Paul Schubert, professeur à l'université de Genève, présente un extrait sur la découverte du vin dans les Dionysiaques de Nonnos de Panopolis, auteur du 5e siècle de notre ère.
Vous voici au quarante-septième livre, où sont la fin d'Ikarios, Persée, et Ariadne à la molle tunique.
Déjà un bruit qui grossit de lui-même, avant-coureur du dieu de la vigne, annonce çà et là dans la cité que Dionysos voyage en Attique ; et la féconde Athènes s'anime aux danses de Lyéos, qui ne connaît pas le sommeil. Partout retentit la joie. Les citoyens réunis revêtent d'une main empressée les rues des plus riches tapis. Par la puissance de Dionysos Athènes s'entoure spontanément des rameaux de la vigne; et les femmes suspendent les phallus mystiques sur leurs poitrines ornées de bronze. Les jeunes vierges dansent, et couronnent de la fleur du lierre leurs cheveux bouclés selon la coutume de l'Attique .
l'Ilissos, en l'honneur du dieu, roule autour de la ville une onde sonore, et les bords du Céphise retentissent des cris d'Évohé, que leur jettent à l'envi les chœurs et les danses rivales. L'arbuste parait, et du sein de la terre, le raisin, mûri dans sa douce croissance, vient de lui-même rougir la patrie de l'olive, Marathon. Les chênes murmurent; la saison des fleurs fait naître la double nuance des boutons entr’ouverts de la rose , et le lis brille sans culture sur la colline .
La flûte d'Athènes résonne à coté de la flûte de Phrygie; le roseau d'Acharnes, sous les mains qui le pressent, fait entendre ses doubles accents. La bacchante indigène, mariant son chant aux cris de la bruyante bacchante de Mygdonie, s'avance avec elle et appuie son bras sur la jeune et chaste nymphe que le Pactole a vu naître. Une double torche promène ses feux nocturnes en l'honneur de l'antique Zagréos et du nouveau Dionysos. L'oiseau babillard qu'amène le Zéphyre, jetant aux orages le souvenir de Térée, fait retentir les voûtes de son chant, tandis qu'en mémoire d'Ityle et de la broderie de Philomèle, le rossignol de l'Attique, au plumage varié, lui répond et gémit.
La ville entière prend part aux fêtes; Dionysos y applaudit, et s'arrête dans la maison d'Ikarios, qui l'emporte sur tous les autres agriculteurs dans l'art d'élever les arbres divers. Le vieux jardinier danse sur ses pieds champêtres, quand il voit Dionysos entrer chez lui, et il reçoit à sa table frugale le roi de la vigne aux nobles ceps. Érigone allait leur verser le lait des chèvres qu'elle vient de traire, mais le dieu s'y oppose; il offre au bienveillant vieillard des outres pleines d'un vin réparateur. Il tient dans sa main une coupe embaumée remplie du plus doux breuvage, la présente à Ikarios, et lui dit d'une voix amicale :
« Vieillard, reçois ce présent que ne connaît pas Athènes. Ô vieillard, je vante ton bonheur; car tes concitoyens chanteront un jour ces vers à ma louange - Ikarios a su l'emporter sur Celéos comme Érigone sur Métanire. Triptolème inventa l’épi mais Ikarios inventa le raisin. Ikarios est le seul rival du céleste Ganymède - Mais quoi ! je veux rivaliser avec la primitive Cérès quand elle donna à un ouvrier du sol comme toi, l'épi source de vie. Ah ! tu es plus heureux que Triptolème, car les épis ne chassent pas les soucis dévorant ; et la grappe, mère du vin, guérit tous les maux des hommes. »
Il dit, et donne au vieillard hospitalier une délicieuse coupe remplie de cette boisson qui éveille l’esprit. Le vieux cultivateur des vergers se montre insatiable de la limpide liqueur; il boit sans cesse, et la main de sa fille, qui puise au lieu du lait les flots du vin, lui a tant de fois tendu l'écuelle qu'elle a enivré son père. Enfin assouvi de ce repas qui vit naître la coupe, courbé, chancelant sur ses pieds qui l’égarent, le jardinier danse d'un élan alternatif, et entonne pour Dionysos l'hymne de Zagréos. En lui donnant les tiges du raisin, présents bacchiques des festins, le dieu des vignes lui apprit en même temps l'art de les faire croître, de les tailler, de les chausser et de coucher les plans dans leurs fosses
Le vieil agronome, ami des vergers, enseigna aux laboureurs ses voisins l'art d'élever l'arbuste de Dionysos, il leur communiqua ses bienfaits et le fruit de la vigne ; versant à grands flots le vin dans la large écuelle des bergers, il réjouit leurs repas de libations plus copieuses, et vida les flancs parfumés des outres. C'est alors qu'après avoir englouti un ruisseau de ce doux breuvage qui délie la langue, l'un des buveurs parla ainsi au père d'Érigone :
« Dis-moi, vieillard : où donc as-tu trouvé sur la terre ce nectar de l'Olympe ? Ce n'est pas le Céphise qui t'a donné cette eau brunie. Ce ne sont pas les naïades qui t'ont fait ce délicieux présent; les fontaines ne font pas jaillir des flots si doux, et l’Ilissos ne rougit pas le cours de ses ondes. Ce n'est pas l'olive athénienne qui produit ce breuvage national. Ce n'est pas ici la boisson de la butineuse abeille qui amène avec elle une si prompte satiété. C'est une eau beaucoup plus douce que le doux miel, et d'une tout autre nature, que tu apportes. Tu as là un breuvage bien plus agréable que le lait et que le cycéon , même quand on le mélange à l'hydromel. Si les Saisons aux doigts vermeils avaient jamais exprimé pour les hommes le suc des fleurs de nos fertiles jardins, j'appellerais cette boisson douée de tous les parfums des roses et du printemps, la liqueur d'Adonis et de Cythérée. Ce remède étranger dissipe les chagrins car il fait envoler mes soucis sur l'aile des brises . Ne serait-ce pas un don céleste que tu aurais reçu de l'immortelle Hébé, ou bien que t'aurait fait Minerve protectrice de ta ville? Qui aurait pu dérober aux cieux l'aiguière où puise Ganymède pour abreuver Jupiter et les immortels? Tu es plus heureux que l'hospitalier Celée ; aurais-tu donc, comme lui reçu quelque généreux habitant de l'Olympe? Je croirais qu'une autre divinité est venue se réjouir sous ton toit, et a livré en présent à l'Attique cette boisson de l'amitié, pour prix de ton repas, ainsi que Déméter lui offrit l'épi. »
Il dit, s'émerveille, et, dans ses transports, il entonne une chanson campagnarde en l'honneur du doux breuvage. Les cultivateurs redoublent les rasades, et éteignent leur raison dans des flots de vin. Leurs yeux s'égarent, leurs joues pâles s'empourprent sous d'abondantes gorgées. Leur poitrine s'échauffe, leur tête s'alourdit; les nerfs de leur front se gonflent et palpitent. La terre tourne sous leurs regards, les chênes dansent, les collines bondissent; remplis d'une liqueur inaccoutumée qui les trompe, ils tombent d'eux-mêmes et roulent sur le sol.
Alors, dans le délire de l'ivresse, la troupe meurtrière des paysans se précipite en fureur sur le malheureux Ikarios, comme s'il venait de leur verser un breuvage empoisonné. L'un prend la hache ferrée ; l'autre arme ses mains d'une bêche; celui-ci, de la faucille qui tranche l'épi ; celui-là soulève une pierre immense ; un troisième s'élance brandissant sa houlette : tous ils frappent le vieillard; et l'un d'eux, prenant le coutre de la charrue voisine, perce Ikarios de sa pointe acérée.
Il cède, accablé sous tant de blessures. Le laborieux jardinier succombe, et, en tombant sous la table, il brise la cruche où est le vin; alors, mort à demi, il roule dans les flots de la rouge liqueur; sa tête se penche; meurtri des coups que ses compagnons redoublent à l'envi, il mêle la couleur de son sang au vin qui rougit aussi, et ces mots échappent à peine à sa bouche expirante.
« Le vin de mon Bromios, consolateur du chagrin des hommes et bon pour tous, est impitoyable pour moi seul ; il apporte la joie aux humains, il n'apporte à Ikarios que le trépas. Il est aussi le doux ennemi de ma fille. Car ce même Dionysos, qui n'a jamais de chagrin, va donner un grand chagrin à Érigone. »
Il continuait; mais la mort devance sa voix. Il est là, les yeux ouverts, cadavre gisant loin de sa chaste fille. Ses meurtriers, accablés de vin et comme morts, dorment profondément sur la terre nue. Enfin ils se réveillent, et reconnaissent en sanglotant celui qu'ils ont immolé ; ils ont repris leurs sens, et l'emportent sur leurs épaules jusqu'aux penchants de la forêt; là, ils lavent ses blessures dans les courants limpides d'une source des montagnes. Puis ce cadavre qu'ils viennent de déchirer dans leur rage insensée, ils l'ensevelissent de leurs mains homicides.
L'âme d'Ikarios, semblable à une légère fumée, apparaît à Érigone, au sein des pâturages, sous l'apparence mortelle d'un homme qui vient d'être frappé, vaine image d'une forme vaporeuse. L'infortunée a trouvé le vêtement taché de son père, preuves d'un trépas que d'ailleurs rien ne manifeste; il est teint d'un sang souillé de poussière et percé des coups redoublés du fer ; ce père lui tend les bras et lui montre en s'approchant ses membres blessés. La jeune fille sanglote à cette vision lugubre, quand elle aperçoit, la malheureuse, tant de plaies sur une tête chérie, et le sang qui coule encore de la gorge entr'ouverte.
Le père, qui n'est plus qu'une ombre, dit alors à a fille éplorée :
« Réveille-toi, infortunée, et demande ton père; réveille-toi, et cherche mes assassins enivrés. Je suis ton misérable père que des cultivateurs barbares viennent d'immoler, et le vin en est cause. Ô mon enfant, tu es heureuse encore, car tu n'as pu entendu les coups retentir sur la tête de ton père expirant ; tu n'as pas vu mes cheveux blancs souillés d'un sang noir ; tu n'as pas vu mon cadavre sous ses récentes blessures palpiter sur la poussière et tu n'as pas vu ces massues parricides. Une divinité t’a tenue éloignée de moi, et a préservé tes regards de l'aspect d'un père mourant. Vois mon vêtement rougi du sang de mes veines. Hier les paysans enivrés par des coupes abondantes et par cette liqueur qu'ils ne connaissaient pas, m'ont entouré, déchiré sous leur fer ; j'ai appelé nos bergers ils n'ont pas entendu ma voix. Écho seule a répété mes derniers cris, et a répondu par ses gémissements aux miens. Tu n'iras plus avec ta houlette, au sein des forêts et dans les champs, conduire ton troupeau vers les pâturages fleuris, en compagnie de ton vieux père. Tu n'amèneras plus, à l'aide d'une pioche salutaire, l'eau des rigoles pour abreuver les arbres de nos fertiles jardins ; pleure ton père qui meurt, mais ne te lasse pas de mon fruit aux gouttes de miel. Hélas! tu vas vivre orpheline, et tu ne connaîtras pas l'hyménée. »
A ces mots, l'apparition s'est envolée; la vierge se réveille, meurtrit ses joues de rose, déchire son jeune sein de ses ongles en signe de deuil, arrache les boucles de sa longue chevelure ; puis, à la vue de son troupeau qui l'attend auprès de la roche, elle s'écrit d'une voix plaintive :
« Où donc est le cadavre d'Ikarios? Chères collines parlez; taureaux qui le savez, dites-moi la destinée de mon père? Quels furent ses assassins? Où donc est-il, mon père bien aimé? Est-il allé chez quelque voisin apprendre à multiplier les beaux rejets de la vigne nouvelle? Est-il resté auprès de quelque bouvier, ami des arbres comme lui, pour s'y livrer aux douceurs du repos? Répondez à mes inquiétudes, et j'attendrai son retour. S'il respire encore, je recommencerai à arroser les plantes de son jardin, et continuerai à vivre auprès de lui, mais, s'il n'existe plus, s'il ne doit plus planter ses arbustes, je veux mourir aussi comme le père que j'ai perdu. »
Elle dit, et court vers les penchants de la forêt pour y chercher les traces du père qu'on vient de lui ravir. Mais ni le hardi chevrier, ni le pasteur qui soigne et conduit les bœufs dans les bois, ne peuvent, dans leur sympathie, répondre à ses questions, et lui révéler même un faible vestige de ce père disparu. Le vieux berger ne peut lui montrer le cadavre d'Icarios et c'est en vain qu'elle se désole. Enfin un jardinier la rencontre lui dit d'une voix lugubre la triste nouvelle, et lui fait voir près d'elle la tombe récente de son père.
A ce récit, la vierge s'abandonne aux accès d'une pieuse fureur. Échevelée, les pieds nus, elle s'assoit sur le tombeau chéri, arrache ses cheveux et mouille ses vêtements de larmes incessantes. Longtemps ses lèvres muettes ont gardé le silence. Une chienne intelligente a suivi ses pas, accompagné ses gémissements de hurlements plaintifs, et pleuré autant qu'elle pleure. Dans son délire, Érigone s'élance sur le haut d'un arbre, attache autour d'un rameau une courroie qu'elle passe autour de son cou, et meurt au milieu des airs dans un bond suicide, tandis que ses deux pieds s'agitent d'un dernier balancement. Elle meurt comme elle l'a voulu ; auprès d'elle la chienne se tourmente, fait entendre un hurlement de regret, et les yeux du fidèle animal répandent des larmes instinctives.
Cependant la vierge n'est pas restée seule ni privée de surveillants. La chienne ne la quitte pas ; elle s'établit autour de l'arbre pour la garantir des bêtes sauvages, du léopard ou du lion ; ses gestes muets révèlent aux passants la nymphe que la courroie retient au haut des rameaux. Ils la plaignent, se glissent de la pointe de leurs pieds jusqu'à la cime, détachent des larges branches la chaste jeune fille et creusent tout auprès la terre du fer de leur bêche. Avec eux travaille la chienne au cœur sensé ; elle gratte ingénieusement le sol de ses ongles aigus, et ses pieds affligés repoussent la terre qu'ils ont approfondie. Les passants ensevelissent ce cadavre récent, et chacun retourne aussitôt à son ouvrage, l'âme remplie d'un chagrin que tous ont partagé. Seule la chienne est demeurée près de la tombe par amour pour Érigone, et bientôt elle y succombe au trépas qu'elle a cherché.
Le père des dieux en eut pitié. Il place Érigone dans le cercle étoilé auprès de la crinière du Lion. L'agreste jeune fille y tient un épi, car elle n'a pas voulu du raisin meurtrier de son père. Le vieil Icarios se rapproche de sa fille dans la sphère, et y reçoit le nom de l'éclatant bouvier qui touche au char de la petite Ourse : la chienne devient un signe étincelant qui poursuit le lièvre ; et c'est une étoile flamboyante à l'endroit où la Nef maritime navigue autour de l'Olympe dans le ciel étoilé.
C'est là ce qu'imagina la fable athénienne dans son mélange habituel de vérité et de mensonge . Ce qu'il y a de vrai, c'est que le souverain du monde attacha l'âme d'Érigone à l'astre céleste de la Vierge aux épis et plaça, pour l'accompagner dans la sphère, la chienne auprès du chien de pareille forme qu'on nomme Sirios. Il confondit l'âme d’Icarios avec celle du Bouvier; tels furent les honneurs rendus par le maître des dieux à l’Attique, où croît le raisin, en hommage à Pallas et à Dionysos à la fois.
Nonni Panopolitani Dionysiacorum libri XLVIII
L'origine de la comédie
Terracotta column-krater (bowl for mixing wine and water) ca. 550 BCE Attributed to Lydos On view at The Met Fifth Avenue in Gallery 155 Photo modifiée Ray Robin CC BY-NC-SA
La Sardaigne a gardé des traditions de chants et de carnavals qui procurent un éclairage intéressant sur ce qu' ont pu être à l'origine les chœurs et les processions carnavalesques d'où seraient issues les représentations théâtrales
ARISTOTE Poétique
VIII. Des poètes antérieurs à Homère, il n'en est aucun dont nous puissions citer une composition dans le genre des siennes ; mais il dut y en avoir un grand nombre. A partir d'Homère, nous pouvons en citer ; tels, par exemple, son Margitès et d'autres poèmes analogues, parmi lesquels le mètre ïambiques prit aussi une place convenable ; et même on l'appelle aujourd'hui l'iambe parce que c'est dans ce mètre que l'on s'ïambisait mutuellement (que l'on échangeait des injures).
IX. Parmi les anciens, il y eut des poètes héroïques et des poètes ïambiques. Et, de même qu'Homère était principalement le poète des choses sérieuses (car il est unique non seulement comme ayant fait bien, mais aussi comme ayant produit des imitations propres au drame), de même il fut le premier à faire voir les formes de la comédie, en dramatisant non seulement le blâme, mais encore le ridicule ; en effet, le Margitès est aux comédies ce que l'Iliade et l'Odyssée sont aux tragédies.
L'élégie et l'iambe
L'élégie et l'iambe : un domaine méconnu de la poésie grecque par Paul Schubert - Université de Genève.
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ARISTOTE Poétique
X. Dès l'apparition de la tragédie et de la comédie, les poètes s'attachant à l'une ou à l'autre, suivant leur caractère propre, les uns, comme auteurs comiques remplacèrent les poètes ïambiques, et les autres, comme monteurs de tragédies, remplacèrent les poètes épiques, parce qu' il y a plus de grandeur et de dignité dans cette dernière forme que dans l'autre.
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XII. Ainsi donc, improvisatrice à sa naissance, la tragédie, comme la comédie, celle-ci tirant son origine des poèmes dithyrambiques, celle-là des poèmes phalliques, qui conservent, encore aujourd'hui, une existence légale dans un grand nombre de cités, progressa peu à peu, par le développement qu'elle reçut autant qu'il était en elle.
Dans sa pièce les Archaniens, Aristophane nous relate une de ces processions phalliques lors des Dionysies champêtres au vers 204-279 :
Le chœur des charbonniers d’Acharnes apprenant avec colère l’accord conclu avec Sparte viennent espionner Dicéopolis qui célèbre les Dionysies champêtres.
Le chœur des charbonniers d’Acharnes apprenant avec colère l’accord conclu avec Sparte viennent espionner Dicéopolis qui célèbre les Dionysies champêtres.
Aristophane - Les Archaniens
DÉPART DE PROCESSION
Porte-moi la corbeille, ô fille, avec joliesse,
Surtout, que ton visage ait l'air le plus modeste.
Tu feras le bonheur de ton futur époux
Et tu lui donneras de bien gentils minous !
En route, maintenant ! Regarde autour de toi !
Prends garde qu'un coquin ne rafle tes bijoux.
Xanthias ! Avec l'ami, aie soin de tenir droit
Ce phallus ! Quant à moi, je vais interpréter
L'hymne phallique. Et toi, femme, reste là-haut,
Sur la terrasse : il faut que tu nous voies partir.
En route, ô doux Phallès, amateur de bombance,
Compagnon de Bacchos, le dieu tant affamé
De femmes très jolies, de garçons raffinés ;
Je vais te saluer, puisque me revoici
Dans mon village après une aussi longue absence :
Ah ! j'ai fini mon temps, j'ai tiré mes cinq ans,
Je me suis conclu pour moi-même une paix :
ARISTOTE Poétique
Donc, nous n'ignorons pas les changements qu'a connus la tragédie, ni leurs auteurs. En revanche, la comédie dans ses débuts nous est inconnue en raison du fait qu'on ne s'y intéressait pas. C'est assez tard, en effet, que l'archonte a donné un chœur de comédiens ; auparavant ils étaient des volontaires. Elle a déjà pris certaines formes au moment où l'on fait mention de ceux qu'on appelle poètes comiques.
Qui a inventé masques, prologues, quantités d'acteurs et nombreux détails de ce genre, on l'ignore. L'art de composer des fictions a été créé par Épicharme et Phormis. A l'origine, il est venu de Sicile ·, mais, parmi les Athéniens, c'est Cratès qui fut le premier à renoncer à la forme iambique pour mettre en scène des sujets et des fictions d'une portée générale.
Athénée Deipnosophistes
C'est à l'ivresse qu'on doit l'invention de la Tragédie et de la Comédie; elles furent imaginées l'une et l'autre à Icarie, bourgade de l'Attique, pendant les vendanges. C'est pourquoi la comédie eut d'abord le nom de Trygoodie, ( voir τρυγ·ῳδός) ou chant des vendanges...
Euripide a dit dans ses Bacchantes:
"La vigne a été donnée à l'homme pour calmer ses peines: plus de vin, plus d'amour, plus de plaisir pour les hommes."
Astydamas dit aussi:
"Il a montré la vigne, mère du vin, aux mortels, comme le remède de leurs peines..."
Introduction à la comédie grecque par Paul Schubert
- De la comédie grecque à la comédie latine par Paul Schubert - Introduction
- De la comédie grecque à la comédie latine par Paul Schubert - Introduction
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C'est dans le vin que les auteurs puisaient leur inspiration.
Athénée Deipnosophistes
Celui qui a fait l'épigramme sur Cratinus (1), y parle ainsi:
"Pour un poète qui veut plaire, le vin est un Pégase merveilleux: mais si vous buvez de l'eau, vous ne produirez rien de bon. C'est ainsi, Bacchus, que parlait Cratinus; et son haleine n'exhalait pas la vapeur d'un broc, mais celle de tout un tonneau. Toute sa maison était pleine de couronnes: il avait aussi comme toi, le front couronné de lierre..."
- (1)Cette épigramme est de Nicérate
Chaméléon dit qu'Eschyle avait toujours une pointe de vin quand il travaillait à ses pièces, et que Sophocle lui reprochait, pour cette raison, de faire bien sans le savoir...
Susarion l' œuvre
Quatorze de ces personnages auraient été retrouvés ensemble dans une sépulture en Attique. Elles font partie des premières statuettes d'acteurs (comiques) connues et sont superbement exécutées et conservées. À l'origine, ils étaient peints de couleurs vives. Ils documentent le début des personnages et des masques standardisés, indiquant la popularité non pas d'une figure spécifique mais de types - le vieil homme, l'esclave, la courtisane, etc. - qui sont apparus à plusieurs reprises dans différentes pièces. Au milieu du IVe siècle avant J.-C., des exemples attiques ou des copies locales étaient connus dans tout le monde grec, du sud de la Russie à l'Espagne.
Exposés à The Met Fifth Avenue in Gallery 161 Photo modifiée Ray Robin CC BY-NC-SA
Exposés à The Met Fifth Avenue in Gallery 161 Photo modifiée Ray Robin CC BY-NC-SA
MARBRE DE PAROS
Depuis que fut établi un chœur de comédie à Athènes, les Ikariens étant les premiers à le faire et Susarion en étant le créateur, et que l'on institua comme premier prix un panier de figues, et une outre (une mesure ) de vin [ ... cent et... années] sous l'archontat de [ ... à Athènes]
La date qui manque se situe entre -582/1 et -561/0
Clément d'Alexandrie : Stromates (livre VI )
Archiloque de Paros inventa l'iambe; Hipponax d'Ephèse, le choliambe ; Thespis d'Athènes, la tragédie ; et Susarion d'Icarie, la comédie.
Le premier créateur de ce que nous appelons maintenant la comédie première fut le Mégarien Susarion de Tripodiskios, fils de Philinnos qui, vivant avec une femme volage, quand elle le quitta, se rendit au théâtre lors du festival des Dionysies et déclama ces quatre lignes d'iambes, qui sont les seules écrits, qui nous restent de lui.
"Oyez, bonnes gens ! Susarion, Fils de Philinnos Mégarien, de Tripodiskos (vous) dit ceci:
La femme est un mal, mais citoyens, c'est égal !
On ne peut fonder un foyer sans mal,
Se marier ou ne pas se marier, on est mal !"
Traduction Ray Robin
BIBLIOGRAPHIE
- Le carnaval et la politique. Une introduction à la Comédie grecque, suivie d'un choix de fragments. Jean-Claude Carrière.
- Les origines et la structure technique de la comédie ancienne Octave Navarre
- Comicorum atticorum fragmenta, Volume 1
- The Fragments of Attic Comedy
- L'Aphrodite Grecque - II - Mégare - Vinciane Pirenne-Delforge
- Mégare traditions mythiques, espace sacré et naissance de la cité. L’Antiquité Classique 49 (1980): 5–22. François Bohringer,
- La scène ambulante des Technites - Egert Pöhlmann
- Write-up on Ikarion by Elizabeth King Filioti.
- Les Icariens et le dème des Icariens (IG II2 1178;: à propos de l’identité politique dans un dème attique Silvia Milanezi
- The Festival of Dionysos in Ikarion: A New Study of IG I3 254 - Peter Wilson
- Ikarion - Attic Inscriptions Online
- Ikarion in Attica: 1888-1981 - William R. Biers and Thomas D. Boyd
- The Archaic Statue of Dionysos from Ikarion - Irene Bald Romano
- Ικάριον Ιερό Διονύσου
- AMERICAN SCHOOL OF CLASSICAL STUDIES AT ATHENS. DISCOVERIES IN THE ATTIC DEME OF IKARIA.1888 - Carl D. Buck
FRAGMENTA POETARVM COMOEDIAE ANTIQVAE
FRAGMENTA POETARVM COMOEDIAE ANTIQVAE
Comici graeci, ed. Th. Kock. I.
1
ΣΟΥΣ ΑΡΙΩΝ
Meinek.Ι 20-26. De comoedia Graecorum antiquissima ignota adhuc profert glossa codicis Sangallensis, ab Usenero edita et emendata Mus. Rhen. XXVIII 418. 9 in fabulas primi cam contulerunt non (deest in cod.) magnas, ita ut non excederent in singulis (singulos cod.) versus trecenos (tricenos cod.). cf. quae de ea narratione et de antiquissimae comoediae forma disputat Usener usque ad p. 430 et Fr. Leo Mus. Rh. XXXIII 140 adn. 2.
Megaricam quam dicunt comoediam nihil fuisse nisi Atheniensium commentum rusticam Megarensium simplicitatem et stultitiam inridentium Wilamowitzius demonstravit Herm. VIIII 319 sq. idem non solum Susarionis quae feruntur sed etiam reliquorum ante Cratinum comicorum, quorum nomina tantummodo, non fabulae Aristoteles noverit, fragmenta pro subditivis habet. sane omnia illa multo magis Aristophaneae et Eupolideae aetatis indolem quam vel Cratinus prae se ferunt.
ακούετε λεω· Σουσαρίων λέγει τάδε,
υίοςΦιλίνου Μεγαρόθεν Τριποδίσκιος:
κακόν γυναίκες· αλλ' όμως, και δημόται,
ουκ έστιν οικείν οικίαν άνευ κακού.
και γαρ το γήμαι και το μή γήμαι κακόν.
V. 1-4 Cramer. Αnecd. Ox. ΙΠΠ 336 Σουσαρίων ούτος και κωμικός, φαύλης της γυναικός τούτου φανείσης και τούτον απολιπούσης, εισελθών εν τω θεάτρω ανεφθέγξατο ταδί: ακούετε κτλ. ιστέον δε ως των Σουσαρίωνος τούτου ποιημάτων μόνα ταύτα κατελείφθη τα τέσσαρα ιαμβεία. Βekker. Αnecd. 748 πρώτον ουν Σουσαρίων τις εμμέτρου κωμωδίας αρχηγός εγένετο, ου τα μεν δράματα λήθη κατενεμήθη, δύο δε ή τρείς ίαμβοι του πρώτου δράματος επί μνήμη φέρονται. εισί δε ουτοι· ακούετε κτλ. Cram. Αnecd. Ox. IIII 315. 6. v. 1. 3. 4. Diomed. III 488 (Keil). v. 3. 4 sine auctoris nomine Schol. Αrist. Lys. 1038. Suid. ούτε συν πανωλέθροισι et τoύπος. V. 1. 3. 4. 5 Stob. Flor, 69, 2. Arsen. 2, 65 (A postol. I 98 a Leutsch).
λεώ] λεώς Βekk. Anecd. Stob. at semper ακούετε λεω eodem in ultima imperativi syllaba ictu. Aristoph. Ach. 1000. Pac. 551.
Av. 448. cf. etiam Bentl. Phalar. Lips. p. 261. saepe etiam of (πάντες) λεῴ. versus 5 Meinekio non videtur ab eodem qui reliquos fecit profectus esse. quae de inproba Susarionis uxore Tzetzes (Cram. Anecd. III) narrat, ea prorsus futilia esse vix est quod
moneam.
Απολλόδωρος
§ 7. Ἐριχθονίου δὲ ἀποθανόντος καὶ ταφέντος ἐν τῷ αὐτῷ τεμένει τῆς Ἀθηνᾶς Πανδίων ἐβασίλευσεν, ἐφ᾽ οὗ Δημήτηρ καὶ Διόνυσος εἰς τὴν Ἀττικὴν ἦλθον. Ἀλλὰ Δήμητρα μὲν Κελεὸς [εἰς τὴν Ἐλευσῖνα] ὑπεδέξατο, Διόνυσον δὲ Ἰκάριος· ὃς λαμβάνει παρ᾽ αὐτοῦ κλῆμα ἀμπέλου καὶ τὰ περὶ τὴν οἰνοποιίαν μανθάνει. Καὶ τὰς τοῦ θεοῦ δωρήσασθαι θέλων χάριτας ἀνθρώποις, ἀφικνεῖται πρός τινας ποιμένας, οἳ γευσάμενοι τοῦ ποτοῦ καὶ χωρὶς ὕδατος δι᾽ ἡδονὴν ἀφειδῶς ἑλκύσαντες, πεφαρμάχθαι νομίζοντες ἀπέκτειναν αὐτόν. Μεθ᾽ ἡμέραν δὲ νοήσαντες ἔθαψαν αὐτόν. Ἠριγόνῃ δὲ τῇ θυγατρὶ τὸν πατέρα μαστευούσῃ κύων συνήθης ὄνομα Μαῖρα, ἣ τῷ Ἰκαρίῳ συνείπετο, τὸν νεκρὸν ἐμήνυσε· κἀκείνη κατοδυραμένη τὸν πατέρα ἑαυτὴν ἀνήρτησε.
Απολλόδωρος